Les méridiens semblent être une théorie abstraite, puisqu’on ne peut pas les mesurer. Et en occident, on parle des fascias. Le fascia est un rapprochement concret avec les méridiens.
Définition
Avant de parler du fascia et des méridiens, voici leurs définitions respectives :
Le fascia
Du latin : bande, bandage.
Les fascias sont des tissus conjonctifs (membrane fibroélastique) qui recouvrent ou enveloppent les muscles, l’os; maintien ou séparent les organes. Ils sont reliés entre eux comme une toile d’araignée, partout dans le corps du sommet du crâne au bout des orteils, de la superficie jusqu’aux parties profondes.
Les Méridiens :
Système des parcours spécifiques où l’énergie vitale (Qi 氣) circule dans le corps.
Dans la théorie ancienne, on parle aussi d’une “zone tendino-musculaire des méridiens”(Jing-Jin 經筋).
Les méridiens ont sous leur influence les muscles qui se trouvent sur leur trajet et envoient des ramifications aux muscles environnants.”
Le nom de ces zones est identique aux méridiens principaux. Mais le trajet de ces zones est plus compliqué.
Le lien entre les fascias et les méridiens
Le réseau des fascias peut être comparé à un filet qui a des mailles entrecroisées. Les organes y sont placés. Avec la modification de la taille des organes, due à diverses raisons (inflammation, flatulence, grossesse), la tension du fascia change. En clinique, on constate souvent que quand il y a les troubles des appareils digestifs ou des douleurs uro-génitales, la connexion entre les fascias fait que cela répercute sur le mal de dos. Les points d’acupuncture localisés dans le dos sont essentiels pour soigner les problèmes liés aux organes ou aux entrailles. Dans les œuvres classiques de l’acupuncture, quand une personne a mal d’un côté, on ponctue sur le côté opposé. Cela équilibre les tensions au niveau des fascias.
Dans ce cadre, pour aiguiser sa sensibilité proprioceptive (pour l’ossature et la musculature) et kinesthésique (sensation interne des mouvements du corps), on appréhende le fascia physiquement. Cela qui contribue à aiguiser sa perception des méridiens; ceux qui sont plus subtils.
Exercices
Pour pratiquer, on peut faire un exercice proposé par mon maître (Dr. Lin de Taïwan), accessible à tous, qu’on peut l’appeler : “Qi gong allongé” :
“En décubitus” (on repose sur un plan horizontal), se détendre par la respiration. Si on peut se détacher du dialogue habituel qui perturbe l’esprit, cela permet d’accéder à un état limpide. Le relâchement mental et physique est indispensable.
C’est comme si on est guidée par un regard vers l’intérieur, et on voit ce qui se passe ; comme si on est en écoute active, jusqu’aux messages les plus infimes de son corps. On est en contact avec des sensations : thermiques, tactiles, ou vibratoires. Par la pratique, essayer d’arriver à la perception du flux ou du blocage.
On peut aussi faire appel à une image métaphorique :
Imaginez un grand tissu avec beaucoup de plis. Par la distension et le déploiement, en lissant, on capte le mouvement de la vibration d’un bout à l’autre.
C’est ainsi qu’on parle des méridiens ou du fascia d’une manière qui n’est pas théorique, mais vivante. En médecine chinoise, c’est la circulation de Qi qui irrigue le fascia et les organes.
L’attention prêtée à la respiration favorise la perception. D’une part cela calme l’esprit ; d’autre part, en remarquant le changement des positons des côtes, on aperçoit les glissements des fascias. Pour une personne sensible, il ressent jusqu’à l’extrémité du corps.
Approche globale
L’aspect identique entre le fascia et les méridiens est la notion de globalité. On apprend à connaître la réunion des différentes parties du corps. Un proverbe chinois dit : « quand on tire un cheveu, tout le corps bouge ». En occident on se demande : « Un simple battement d’ailes d’un papillon peut-il déclencher une tornade à l’autre bout du monde ? »